Cette année, le club a prévu un stage en Espagne, un stage d'une semaine à la place des 4 jours habituels, ce qui permet de travailler des projets plus durs et donc de faire de meilleures performances.
Ainsi, Pierre décida de nous emmener en Catalogne pour découvrir les falaises de Margalef et de Siurana, haut-lieu de la grimpe de haut-niveau (on y trouve plus de 9 que de 5).Nous sommes donc partis le samedi 23 Février avec Baptiste, Romain, Lori, Malo, Anaëlle, Ian, Ugo, Lou, des jeunes du CAF Fontaine, de Beynost et bien sûr Pierre, pour un total de 17 personnes réparties dans 3 voitures.
Le voyage dura environ 10 heures en comptant les arrêts, ce qui nous fit arriver à 18h00 à Margalef, nous nous rendons directement à la falaise, mais seulement pour admirer puisqu'il ne fait plus assez jour pour commencer à grimper, nous repartons donc direction le gîte pleins d'idées de projets pour le lendemain.
Le gîte, «El Raco de la Finestra» se trouve dans Margalef, un petit village très sympa à flanc de colline, un gîte flambant neuf et très agréable mais peu dépaysant puisque tous les clients sont des grimpeurs et en grande partie français.
Dimanche 24
Pour ce premier jour de grimpe, nous montons au secteur «Raco de les Espadelles» dont l'accès se fait grâce à une route «sportive», suivie d'une courte marche d'approche. Malgré un temps plutôt clément, les secteurs les plus exposés étaient battus par le vent et certains d'entre nous eurent la bonne idée de s'échauffer sur l'un d'eux, d'où un onglée mémorable. Après cela nous avons commencé à travailler les différents projets choisis et Romain ouvre le bal avec un 7c+ à vue très conti. Une première journée très agréable où nous aurons découvert le beau conglomérat calcaire à trous de Margalef, ce genre d'escalade nous aura bien plu malgré un style souvent déversant et donc un peu physique.
Lundi
Deuxième jour à «Raco de les Espadelles», une très belle journée avec des conditions idéales, du soleil toute la journée et un rocher resté très adhérent ce qui nous vaudra une bonne moisson de croix, la plupart des projets tombèrent: «La Gomorra» un 7b+ très court pour Baptiste, 7a pour Anaëlle et Lori, pour Romaric «El ball del triceps» 8b et «Ximpleta» 8a au premier essai, «El Sistema» 7c+ pour Tom du CAF Fontaine et beaucoup d'autres...
Mardi
Nous migrons à Siurana, une falaise un peu plus éloignée de notre gîte et encore plus ardue que Margalef, certaines voies comptant dans les plus dures du monde, comme «La Rambla», 9a+ ou «Golpe de Estado» 9b. Cette falaise est aussi de type calcaire mais n'est pas un conglomérat, on y trouve beaucoup de réglettes et des voies très longues, facilement 35-40m, les voies sont moins déversantes et donc le style est plus fin qu'à Margalef, avec de très belles dalles ainsi qu'un rocher et des lignes très esthétiques. En effet, la falaise de Siurana fut encore plus appréciée et pour beaucoup un des plus beaux sites où il nous a été donné de grimper, de plus, il est assez motivant de rencontrer de très forts grimpeurs, car nous avons eu la chance d'y voir évoluer Marc Le Menestrel, Jean-Baptiste Tribout, Dani Andrada ou encore Seb Bouin. Qui dit changement de falaise dit nouveaux projets, Romain et Romaric sortiront «Memorias de una sepia» 8a, tous deux au premier essai.
Mercredi
Nous retournons à Siurana sans prendre de jour de repos, nous le prenions habituellement au 4ième jour, mais les prévisions météo menaçaient de nous empêcher de grimper les jours suivants. Nous nous séparons en deux groupes, l'un composé de ceux qui voulaient tenter de libérer les projets travaillés la veille accompagnés par Pierre et le deuxième qui partait à la découverte d'un autre secteur : « Espero Primavera » encadré par Sylvère, un BE grenoblois qui nous a rejoint en Espagne. Le premier groupe étant censé retrouver le second en milieu de journée. Nous trouverons de superbes voies dans ce secteur, comme «Mandragora» 7b+ une des plus belles voies dans le septième degré de Siurana, ce qui n'est pas peu dire, une ligne de 40m, verticale, sur réglette et toute en continuité. Malo effectue une belle performance en la réalisant à vue, puis c'est au tour de Sylvère de s'offrir cette voie au terme d'un long combat. Enfin, c'est Anouk du CAF Fontaine qui tente sa chance, elle part pour l'essai libérateur au coucher du soleil et ne sortira la voie qu'à la nuit tombée, éclairée à la frontale du bas de la voie. De son côté Anaëlle sort à nouveau un 7a, une dalle bleue de 40m, très, très... très longue.
Jeudi
La pluie s'invite, nous en profitons pour faire une grasse matinée bien méritée, mais décidons après le déjeuner de partir grimper de toute façon, ainsi nous choisissons de profiter du léger dévers de l'«Ermita» pour grimper à l'abri, bien qu'une partie du groupe se dégonfle (5 jours d'escalade intense d'affilée ça fatigue), quelques irréductibles enchaînent les voies, dans du conglomérat truffé de mono doigts et pas si à l'abri que ça puisque les fins de voies sont complètement trempées, comme Romain qui sortira vaillamment un 7c? bien à doigts.
Après cela nous rentrons au gîte et suite à un dîner copieux nous tentons de faire marcher Méris (du CAF Fontaine) et Ian en leur disant que nous repartons grimper à la frontale, notre petite blague marche plutôt bien, mais c'était sans compter sur la motivation du groupe, en effet, une dizaine de minutes plus tard une grande partie de l'équipe montait dans les voitures pour aller à «El Laboratori», un secteur où l'on trouve un grand toît plutôt sec malgré quelques résurgences.
En revanche, ce plafond ne comporte qu'une voie abordable, «Sikau tot» un 7c aux prises entièrement taillées et solidifiées, car le rocher étant trop fragile, toutes les autres prises ont cassé, malgré cela, il est possible de s'amuser dans cette voie toute en abdominaux et rotations, certains la feront en artif' et d'autres la tenteront en libre et avec les prises mouillées par les résurgences. Romaric, qui n'avait rien fait de la journée, se vengera en la sortant au premier essai (avec une vidéo à la clé que l'on essaiera de vous faire parvenir), pendant que Malo découvrait les joies de l'artif en surplomb.
Vendredi
La pluie, toujours présente dans la matinée, et les 6 jours de grimpe de suite auront raison de nous, nous restons donc au village de Margalef.
Le soir nous fêtons les 50 ans de Sylvère et cette semaine très agréable que nous avons passé tous ensemble.En conclusion, une superbe expérience, à refaire absolument.