En novembre dernier un excès d'optimisme conduisit à programmer pour début février une course en sud dont le départ est à 1400 m. Quelle naïveté. Deux mois plus tard, faute de neige à l'endroit initial, nous dûmes tourner le dos au soleil et prendre de l'altitude pour trouver un parking enneigé.
Pas très loin, dans la même Maurienne, mais en ubac cette fois, un long et large vallonnement va se perdre sous l'ouest du Chat et de ses deux sœurs, qui forment tous trois les aiguilles d'Arves. La Basse du Gerbier est un léger col sur la longue crête plate qui ferme le secteur vers le sud.

Ce dimanche matin, à pied d'oeuvre, le ciel annoncé ensoleillé est parsemé de nuages inopportuns, ils auront toutefois la bonne idée de fuir devant notre avancée.
La montée démarre doucement par une piste que la trace coupe parfois. Cependant de nombreuses ravines empêchent de tirer au plus court. Les contre-pentes sont très raides et il est indispensable de les contourner, ce qui allonge le parcours s'il a été estimé à vol d'oiseau.
Toute la montée est parsemée de nombreux faux plats et s'effectue à un rythme paisible, avec les Aiguilles en point de vue. Seule une portion vers la fin présente un peu plus de raideur.

Les Aiguilles se rapprochent et leur profil peu à peu s'élargit. Elles sont de plus en plus imposantes et leurs faces nord sombres tranchent sur le bleu du ciel.

L'arrivée au col ne signe pas la fin de la montée, car quelques mètres manquent pour assurer le kilomètre de D+ prévu et attendu par certaine. Une courte bosse sur la croupe permet d'assurer la dénivelée annoncée. Ouf !

Pas un souffle de vent dans la montée ni à l'arrivée : les cul-secs (pas de boisson alcoolisée à cette altitude) et les casse-croûtes sont sortis. Les seconds seront rapidement avalés toutefois, car avec la pause, la température n'apparaît plus aussi idéale, malgré le confort des premiers.

Pour la descente deux options s'offrent : soit un retour autour de la trace qui crissait sous les carres ou une petite incursion dans l'ombre des Aiguilles, où derrière quelques contre-pentes pourrait encore se cacher une neige moins transformée et bétonnée. Trouvera-t-on même quelques restes de poudreuse?
Nous nous élançons prudemment et découvrons une neige, disons, variable, en restant positif.

Cette structure incertaine, le plus souvent légèrement croûtée, ne parut nullement gêner Jean, l'ouvreur, qui traçait comme sur une piste des courbes rapides. Pour le commun du groupe, c'est à dire tous les autres, la godille laissa place à des traversées entrecoupées de changements de direction plus ou moins arrondis et par du chasse-neige.

Heureusement vers 2100m, la poudreuse réapparut et dès lors tout le monde se mis à frétiller dans une quinzaine de cm de fraîche sur fond dur : la poudreuse tant espérée depuis le début de la descente.
Après ces 400 derniers mètres de régalade et de tentative de baignade, l'ensemble du groupe arriva aux voitures, bien content de cette belle journée.
Après le partage des biscuits d'Emilie et de Mireille et de la boisson de Raphaël, nous reprîmes les chemins embrumés du nord-Isère.
Merci à Emilie, Marie-Paule, Mireille, Jean, Raphaël, Robert pour cette sortie au soleil.